Direction l’Est de la France aujourd’hui, et le village de Veckring en Moselle. Le maire, Pascal Jost, a lancé des dizaines de projets dans sa commune de 700 habitants. Mais ce qu’il n’a pas dans son village, ce sont des services communaux. C’est donc à lui de tout faire, du ramassage des poubelles à la conduite du car scolaire. Un engagement total, au service des autres, au prix de sacrifices, pour lui-même et sa vie de famille.
Un conducteur peu ordinaire prend les rênes du car scolaire stationné sur le parking du terrain de football de Veckring. Ce conducteur, c’est monsieur le maire : Pascal Jost, en poste depuis 2014. Un rapide coup de balai, passage par l’éthylotest et démarrage du moteur.
Pascal Jost va passer six heures de sa journée au volant du car scolaire. Matin, midi et soir, il emmène les enfants de son village et ceux des alentours, dans les écoles et collèges du coin. Il parcourt jusqu’à 300 kilomètres par jour d’après ses calculs.
Un métier qu’il cumule avec sa fonction de maire. Car son indemnité de 1200 euros ne lui permet pas de vivre avec trois enfants. Une manière aussi et surtout de rendre service à sa commune, alors que la France connaît une pénurie de chauffeurs de car scolaire.
Calme au moment de prendre la route, le car scolaire devient tout de suite plus bruyant à mesure que les sièges se remplissent d’enfants peu pressés de rejoindre les bancs de l’école. Monsieur le maire fait la police, les yeux braqués vers le rétroviseur intérieur, et rappelle aux jeunes de s’asseoir et de s’attacher.
Un maire multi-casquettes
Quand il n’est pas sur la route, Pascal Jost est en mairie. « On a du mal à me suivre. Mes collègues me disent, « Mais punaise, tu ne dors pas« , parce que parfois, ils ont des mails à 3 heures du matin », raconte l’élu. Son car passe une première fois devant « sa » mairie ou plutôt « sa deuxième maison », comme il aime à l’appeler. Une maison si présente dans son quotidien qu’elle lui fait parfois perdre les pédales au volant du car scolaire : « J’oublie parfois d’arrêter les gens à certains arrêts parce que j’étais ailleurs quoi. J’étais déjà dans ma mairie. »
À Veckring, il y a 700 habitants, un petit magasin d’alimentation, mais très peu de services municipaux dédiés au ramassage des poubelles ou à l’éclairage par exemple. Alors, c’est au maire de tout faire. En une matinée, Pascal Jost a été éboueur, standardiste en mairie, agent immobilier et donc conducteur de car scolaire.
Multi-casquette, Pascal Jost ne s’arrête jamais. Sur son bureau, en mairie, les dossiers s’entassent. « Là vous avez le courrier, les signatures, les dossiers urgents et moins urgents, énumère-t-il en pointant du doigt les piles de documents. Même le bureau de mon ordinateur est plein », s’esclaffe-t-il.
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Nombreux sacrifices
Il en rigole, mais le concède, sa vie de famille en prend un coup. Et ce n’est pas sa femme qui dira le contraire. À la question de savoir si elle a le temps de le voir, sa réponse fuse : « Non, il est que pour sa mairie lui ! »
Vingt minutes. C’est le temps de sa pause, chez lui, à midi. Juste de quoi avaler une blanquette de veau concoctée par sa femme et c’est reparti : il faut ramener les enfants à l’école. « Je n’ai pas de vie de famille. Ma femme me le reproche souvent, je ne suis jamais à la maison », concède-t-il.
Son engagement pour sa commune est total, mais se paye aussi au prix de nombreux sacrifices et à des habitants pas toujours reconnaissants :« Il y en a beaucoup qui me disent que ce que je fais, c’est bien. Il y en a d’autres qui disent, « Mais qu’est-ce qu’il fait chauffeur de bus« . Ils ne le disent pas comme ça, mais je le sens. Il ne faut pas attendre de remerciements. »
Et pas question pour lui de ne pas se représenter en 2026, lors des prochaines élections municipales : « J’ai trop de projets en cours et que je vais devoir terminer donc je serai obligé de continuer. C’est l’excuse ! »
Continuer malgré les sacrifices. Car, comme il le dit lui-même : sa petite commune, c’est toute sa vie.
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